17 août : Ces délices-là n'auront qu'un temps





Dans cette vallée, le cours d’eau se divise en trois entre des ilots de mottes herbeuses, et nous optons pour un changement de tactique à chaque bras. Déchausser et plonger les pieds dans l’eau glacée dès le matin décongestionne bien la tête mais ne mérite pas d’être répété. Chevaucher les taureaux qui meuglent en grattant le sol, ça m’étonne encore qu’Eva ne l’ait pas tenté. Concourir pour une épreuve d’athlétisme avec lancer du sac, puis saut en longueur nous réussit en fait à tous les trois : nous atteignons le sentier de la rive opposée, d'où nous dominerons une barque de pêcheurs qui relèvent leur filet bredouilles. 


Mais ensuite, le parcours est laborieux et épuisant, car le niveau de l’eau ne permet plus de longer la rive. Il faut monter, descendre, remonter et redescendre par des éboulis ou des dalles friables, et chaque courbe précède encore une courbe plus éloignée.

Cherchez le randonneur qui croit naïvement atteindre une verte vallée derrière la pointe

La petite plage qui nous attend s’appellera Capoue dorénavant, car nous allons nous y prélasser mollement et avec satisfaction malgré le peu de kilomètres parcourus*, d’autant que Cédric s’affaire devant son petit four de pierres et nous prépare un rizotto revigorant. Tellement revigorant que je me jette à l’eau, et croyez-moi, ici, dans le lac Yashilkul, à 3719 m d’altitude, l’eau est très très fraîche. Je suis seul à barboter. 

Et maintenant, cherchez ma tente ! 

  * 10,5 km seulement, mais mes calculs ne tiennent jamais compte des dénivelés, il s'agit de mesures "à plat".


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