Alors nous avons quitté Xorog-Khorog tard à cause des transactions interminables pour nous mettre les nerfs en boules, et accepter le prix délirant. Bon, bon, c’est d'accord. J’ai deux compagnons de fortune et nous nous stimulons, mais là nous sommes nuls !
Et l’essence, c’est la ruine, même sur les citernes rouillées où elle est vendue par seaux avec des entonnoirs en fer blanc.
Et puis malgré tous nos permis multipliés pour tous les organismes démultipliés, le cachet de Bruxelles comme de Vienne ou Istanbul était sujet à caution, donc c’est bakchich pour sortir de la ville...
Et encore la route qui relie les deux principales "villes", c’est pire de loin que celle qui longe la Grande Grève (en galets), car les nids de poules abritent des autruches et la tôle ondulée se compare aux montagnes russes. Nous étions neuf dans cette voiture pour cinq, et là, ça allait car nous étions coincés, et ménagions autant que possible le bébé au sein, n'est-ce pas Eva ?.
C’est pour nous consoler d’être bientôt déposés sur une piste nocturne et mal définie que le chauffeur kirghiz nous a arrêtés dans une cantine. Et pour nous amollir l‘esprit qu’il a fallu passer d’abord au hammam. Là c’est tout nu qu’on prend une douche froide ou chaude avant d’aller cuire dans le bassin. Moi j’ai voulu froid, mais tant pis j’ai été rôti d’emblée : les robinets étaient morts.
C’est pour nous consoler d’être bientôt déposés sur une piste nocturne et mal définie que le chauffeur kirghiz nous a arrêtés dans une cantine. Et pour nous amollir l‘esprit qu’il a fallu passer d’abord au hammam. Là c’est tout nu qu’on prend une douche froide ou chaude avant d’aller cuire dans le bassin. Moi j’ai voulu froid, mais tant pis j’ai été rôti d’emblée : les robinets étaient morts.
Donc je descends dans l’eau et je traverse en quatre brasses.
C’est le silence. Tous les gars sont agglutinés sur les trois marches. Je suis seul à barboter.
Je reviens, et je comprends à leurs grands rires : ils ne savent pas nager !
Alors crawl sur le dos, départ propulsé, retour en nage indienne, traversée en apnée, tout y passe.
C’est la gloire, et les vivats inquiètent les femmes du bassin séparé !
Le chauffeur essaye la nage du toutou, et flotte ravi. Un autre traverse le bassin la tête sous l’eau en pédalant sur le fond. J’applaudis.
Bref, en Tadjikistan, je suis champion olympique !
Je m’appelle Mark Spitz !
Pierre
C’est bien ça, non ? Mark Spitz multiple champion américain de natation.
Peut-être me trompé-je ?
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