J’ai retrouvé Eva et Cédric, et nous décidons d’utiliser la barque abandonnée que j’ai découverte hier. Il y a même une rame bricolée.
Au moment où nous allions peut-être embarquer, arrive le passeur sur son vélo. Ouf ! Un peu plus tard, il nous trouvait dérivant sur l’eau, en délit de maraudage.
Moi qui m’imaginais godillant péniblement sans dame de nage, j’admets vite que sa technique en figure de proue est bien meilleure. Et il franchit facilement le courant affaibli dans le lac en crue, pour ensuite nous tracter les pieds dans l’eau, et nous débarquer sur le banc de sable herbeux qui délimite mal la rive.
Encore un qui veut des milles et des cents pour récompense : 150 somonis, soit l’équivalent de 500 km en minibus ! Par flemme nous lui donnons 100 somonis, 18 euros…
En rouge : la navigation en barque
N'oubliez pas que les crues ont élevé le niveau de l'eau
Prévoyants et clairvoyants, du haut de la crête, nous avions analysé les méandres du marais, et nous entamons une traversée sinueuse et labyrinthique entre tourbières, boues et bouses oxydées, vase glissante, canaux d’eau vive et mares stagnantes, qui nous mène presque secs sur l’autre rive, où nous attend le petit mausolée de Bekbulat qui veille sur les pèlerins audacieux (c'est nous), et sur la route de la soie.
Au fond, le massif que j'ai contourné laborieusement hier
Ensuite sur la rive nord du lac Yashilkul, ce sera un parcours contre le vent qui se lève. Après un bain rafraichissant au creux d’une petite crique protégée, je me délecte d’un bon repas concocté par Cédric sur un feu de paille dans un four de pierres qu’il a construit.
Pour clore la journée, nous contemplons, à nos pieds, les calendriers solaires de la rivière Marjonai, vieux de 4000 ans, vastes cercles de pierre que j’avais repérés sur les photos aériennes. A vrai dire, s’ils sont circulaires pour se distinguer des enclos à chèvres, ils sont bien délabrés.
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