Faim !

Au premier plan, le célèbre et omniprésent chir-tchaï : 
thé, lait, sel, beurre de soja et pain sec ramolli. 
L'aspect du pain est tout à fait caractéristique : appétissant. 
La boîte jaune de beurre de soja aussi. 
Les deux sont un peu trompeurs quand même. 



Le four à pain. 



Des petits pains particuliers, secs mais bien goûtés. 



J’ai quelques échos des lecteurs de ce blog qui se délectent des repas qui me sont offerts, et s’étonnent que je fasse la fine bouche. C’est que mon témoignage n’est pas objectif, et que je cherche sans doute à vous apitoyer. Comprenez pourtant que chaque « repas » sur lequel je me jette fait l’objet d’une chronique… ou presque.
Ben, moi, je trouve qu’il n’y en a pas beaucoup de ces chroniques…
Ainsi, j’ai faim.


Les abricotiers sont prolifiques.



Les abricots sont appétissants.



Mais ils sont servis comme ça : et encore, ceux-là sont très très beaux.
Il faut les mâchouiller longtemps pour décoller la peau 
et récolter un petit goût sucré.


Pour ce chapitre,  j’ai compilé les photos adéquates, et voilà-t-y pas qu’elles sont très séduisantes ! Jugez-en par vous-mêmes. 
Pourtant j’avais faim.
Mais c’est plutôt satisfaisant à mes yeux : mes jérémiades ne vous décourageront pas d’aller vous promener tranquillement dans le Pamir. 
Où j’ai eu faim.



 Le thé chauffe dans la grande bassine où il faut le puiser à la tasse.



Je craignais de n'avoir pas photographié le beurre de soja... 
Le voilà encore sur la droite. Il est partout.



Moi qui croyais que ma perte de poids allait suffire à vous convaincre, je remonte sur ma balance, et ai-je rêvé ?  Je dépasse à nouveau 50 kilos.
J’ai bien compris pourtant l’importance du tissu adipeux ! Si vous sautez un repas, la faim s’estompe au bout d’une heure car vous puisez dans vos «réserves». Sans réserves, c’est simple, la faim ne s’estompe pas. 
Eh bien voilà, moi j'avais faim en permanence...
Je dois avouer qu'au retour chez moi, j'ai mis longtemps à faire la différence entre "avoir faim" et "avoir envie de manger". Cela m'a joué des tours. J'ai failli repartir.








La confection des conserves pour l'hiver.
Celles-là étaient délicieuses !


J’ai survécu grâce à six petits saucissons, et quelques gâteaux «énergétiques» offerts par mes amies compatissantes. 
Je vous donne la recette pour les petits saucissons. Sachez d’abord qu’il est très inconfortable de dormir la faim au ventre. En fait, c’est bien simple, on ne dort pas. Avoir faim de jour, ça se supporte : il y a autre chose à faire qu’à écouter son estomac. De nuit, il est tonitruant. J’ai très vite compris que le repas primordial était celui qui précédait immédiatement mon inclusion dans le sac de couchage. Il fallait que la tente soit prête, le lit fait, le sac rangé, et à peine si j’avais le temps de me laver les dents avant de fermer les yeux après la dernière bouchée.
Il était une fois six petites saucisses baptisées «saucissons délectables du dîner». L’avantage du petit saucisson, c’est qu’il camoufle le goût du pain sec qui l’enrobe pour faire volume. Le goût du saucisson l’emporte agréablement. Car j’avais bien essayé de faire une soupe avec ce pain sec dans de l’eau froide, mais ce n’était pas vraiment réconfortant. Par contre, l’inconvénient du saucisson vespéral, c’est qu’il vous obsède toute la journée : «j’aurai du saucisson ce soir, j'aurai du saucisson ce soir» devient un leitmotiv qui a la valeur d’un chapelet d’Ave Maria. Désolé pour le blasphème : si chapelet s’applique en l’occurrence, vous ne pouvez m’en tenir rigueur.


Le repas des maçons.


De jour, pour ne plus penser aux saucissons, et manger quand même le pain, il faut mettre en œuvre une stratégie de distraction. Pour cela, il faut deux  poches du pantalon : dans la première, l’une des dernières barres de céréales, et dans la seconde un quignon de pain. Vous décidez autoritairement et arbitrairement que vous allez alterner une bouchée de l’une et une bouchée de l’autre. Pour corser le jeu, et pour avancer sur le chemin, vous ingérez une bouchée tous les kilomètres, pas plus, pas moins.
Bien sûr, le kilomètre lui-même est laissé à votre propre appréciation, il n’y a pas d’arbitre, pas de témoin. J’avoue que le kilomètre qui précédait la barre de céréales faisait 800 mètres, mais en contrepartie, avant le pain sec, je pouvais parcourir jusqu’à 1300 mètres.


Comme un pique-nique auquel je participe : cherchez-moi.







Ceux-là sont des "chirinis", des douceurs raffinées, à Dochanbé, 
mais partout ailleurs les bonbons acidulés russes sont eux aussi présents.

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