16 septembre : Toutes les larmes du ciel




Madina, la cuisinière, qui a des cicatrices sur le visage, m’explique qu’elle a été brûlée à l’essence, il y a cinq ans, et a déjà subi huit opérations. La neuvième aura lieu sous anesthésie générale, à Dochanbé, fin octobre. Je n’ai pas osé demandé s’il s’agissait d’une agression personnelle, comme on le déplore au Pakistan, ou d’un bombardement au napalm comme en étaient victimes les villages insoumis au gouvernement pro-russe. La date orienterait vers la première hypothèse.

Je suis invité à déjeuner avec les participants d’un petit colloque, qui m’accueillent très gentiment. A la fin du repas, sans temps de réflexion, c’est à moi de choisir une intention de prière. Le mieux, dans ces cas-là, selon ma grande expérience, c’est d’oser rester très personnel : je choisis le sujet dans mon entourage, et cette intimité est très «stimulante» pour l’assemblée. Toute la table prie avec ferveur, et mon interlocuteur garde une main sur mon épaule.  


Je n'ai jamais eu la permission de photographier un policier.
Alors, j'ai volé leur image à l'entrée du bazar : en voilà deux.


Il va pleuvoir toute la journée, et les rues sont désertées. L’ambiance est plutôt maussade et je n’ai pas grand chose à faire dehors. Je n’ai pas envie non plus de me faire remarquer par la police. Je me résous à rester cloîtré en attendant le moment de me rendre à l’aéroport.
Le pasteur et Maya, sa secrétaire, viennent distraire ma solitude, et c’est encore l’occasion d’une prière, main sur l’épaule. 





Le vol quitte Dochanbé à 5h20 du matin, et je dois y être à 3h20. De nuit, il n’est pas conseillé de baguenauder dans les rues, et j’avais prévu de partir au coucher du soleil pour m’installer dans le hall toute la nuit. Hier, le fils du pasteur m’a proposé de me conduire en voiture à  l’heure voulue, et j’ai accepté avec un peu de confusion, mais avant son sommeil : à 23 heures. Ainsi je ne serai pas trempé, et je resterai quand même moins longtemps que prévu sous l’œil des policiers de l’aéroport.
Nous partons sous une pluie battante, et je commence la nuit sur un siège métallique, dans l’aéroport déserté, avec un air confiant, alors que je suis tout ce qu’il y a de plus méfiant vis-à-vis des autorités. Je vais apprendre que l’Ambassade des USA organise des patrouilles de sécurité nocturne pour pallier aux carences de la police tadjique…


ça, c'est une interprétation tendancieuse de ma part !
Vous voyez l'épaulette et vous voyez le billet...
Qui est sûr que ce billet aille dans le bon sens ?
Et où est l'achat ?

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