2 septembre : les petits princes



A Passor, dont les maisons soignées se distinguent par l'embrasure des fenêtres, c’est la rentrée des classes, et tous les écoliers sont sur leur trente-et-un.
Même après ma description, vous n’imagineriez pas ce que cela signifie si je ne les avais pas pris en photo, les petits écoliers des villages perdus au fin fond des vallées mal accessibles du Pamir !



Ainsi les gamins de huit-douze ans, sortis de leurs maisons sur terre battue, portent le costume trois pièces sombre sur chemise blanche impeccable, et les chaussures noires à bouts carrés. Le tissu est uni, à rayures ou parfois même moiré. Peignés, briqués, élégants et fiers, enchantés, les garçons partent vers l’école, elle aussi immaculée, du village. Les petites filles sont en larges jupes sombres sur chemisiers et leurs coiffures s’ornent de grands nœuds de tulle. J’imagine leur désarroi dans nos collèges "A l’aise Breizh"…








Je suis accueilli avec le thé au lait et au beurre, et j’ai même le choix entre le pain noir sans sel auquel je ne m’habitue pas, et le pain salé qui étouffe le chrétien à la première bouchée.
Sur l’aire de battage, les ânes tournent en rond dans l’excitation. J’ai beau écarquiller les yeux, je ne décèle aucune meule, aucun axe, sur cette aire lisse où seuls les sabots écrasent les gerbes. Cela paraît si rudimentaire que je doute de ma perspicacité.








Deux frères





Les yeux clairs ne sont pas rares








Le village de Goudara,
au confluent de la rivière Tanimas et de la rivière Kokuibel

Le long de la rivière Tanimas, les bosquets de bouleaux du Turkestan agrémentent les premiers kilomètres. Ces troncs et ces feuillages familiers évoquent pour moi des ambiances romanesques sereines.




Ensuite la vallée retrouve son caractère austère aggravé par des coulées de boue gargantuesques, descendues avec les torrents, qui noient la piste sur plusieurs centaines de mètres. Leur épaisseur impressionnante a effacé toute trace de vie. Cette boue crémeuse anarchique est maintenant asséchée, et permet un passage assez aisé. 



Très différente, la boue laissée par la rivière elle-même, dessine de vastes zones lisses et planes toutes craquelées de figures géométriques. On y plante les sardines de la tente avec une satisfaction évidente !
Grand événement, un SMS de Marie-Céleste va me valoir un sommeil euphorique, après 30 kilomètres.   



Ma tente

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